Vanda Gréville
Biographie
Vanda Gréville naît Wanda MacEwan le 10 janvier 1908, à Londres. Dès son plus jeune âge, Wanda rêve de devenir comédienne. Scolarisée à Fulham dans la banlieue sud-ouest de Londres, elle aurait fait l’école buissonnière pour tenter de décrocher un rôle de figurante dans une des premières oeuvres d' Alfred Hitchcock. Elle débute véritablement au cinéma en 1929 en tournant des courts métrages. Dans «Star impersonations» de Harry Hugues, elle imite Greta Garbo tandis que l’Australien William Freshman est Ramon Novarro. À la même époque elle rencontre dans les studios londoniens un assistant réalisateur franco-britannique Edmond T. Gréville dont elle devient l’épouse en 1930. Il lui facilite une audition devant Abel Gance avec qui il a travaillé, en 1927, sur le tournage de «Napoléon». Ne connaissant pas le français, la jeune femme aurait déclamé dans la langue de Shakespeare un poème de Henry Newbolt «He fell among the thieves». Que l’anecdote soit vérifiée ou non, Abel Gance l’embauche pour son étonnant film de science-fiction «La fin du monde» (1931) avec Victor Francen. Elle apparaît au générique sous le nom de jeune fille de sa mère, Vangen. Puis Vanda Gréville interprète une jeune chanteuse désespérée d’avoir perdu sa voix qui prend «Le Train des suicidés» (1931), œuvre déroutante mise en scène par son mari. Par son intermédiaire, elle est, présentée à René Clair qui lui donne le rôle de l’Américaine qui s’intéresse à l’artiste désargenté Michel dont la fiancée jouée par Annabella est à l’origine de la perte du billet gagnant de loterie dans «Le million». Toujours en 1931 dans «Le bal» de Wilhelm Thiele, elle a pour partenaire la toute jeune Danielle Darrieux dont c’est le premier film. Elle retourne ensuite en Grande-Bretagne pour interpréter une Française face à Arthur Wontner dans un mélodrame «A gentleman of Paris» de Sinclair Hill et décroche un petit rôle de serveuse dans «Ebb Tide» (1932) de Arthur Rosson. Mais c’est la France qui va offrir à la comédienne de meilleures opportunités avec des rôles d’Anglaise ou de Nord-américaine: «L’or dans la rue» (1934) de Curtis Bernhardt avec Suzy Delair; «Le monde où l’on s’ennuie» (1934) avec Josseline Gaël et André Luguet, «La garçonne» (1936) avec Marie Bell dans le rôle titre et surtout «Menaces» (1939), film de Edmond T. Gréville qui raconte la vie des locataires d’un petit hôtel parisien au moment de l’Anschluss, avec Erich von Stroheim, réfugié autrichien qui se suicide après avoir appris à la radio la nouvelle de la disparition politique de son pays. Avant que les troupes hitlériennes n’envahissent la France, Vanda apparaît dans «Faut ce qu’il faut» (1940) qui ne sortira qu’après la guerre. Après l’armistice, elle fait encore trois films en zone dite libre dont «Une femme dans la nuit» (1941) auprès de Claude Dauphin. Ce sera le dernier film qu’elle tournera avec son mari et son dernier film tout court. Elle quitte alors la France pour rejoindre son pays natal. Abandonnant sa carrière artistique, elle retrouve la France à la libération pour travailler pour l’Unesco et faire du journalisme. Séparée de son mari dont elle a eu une fille, elle rentrera définitivement en Angleterre pour s’occuper de ses parents vieillissants. Installée depuis de nombreuses années à Westgate-on-Sea dans le Kent, tout au sud-est de l’Angleterre, elle disparaît à 90 ans, le 26 décembre 1997.
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