Damia
Biographie
Née Marie-Louise Damien, à Paris, le 5 décembre 1889. Elle a dix-huit ans quand Roberty, le mari de Fréhel, la remarque alors qu'elle est figurante au Châtelet. - Il lui donne des cours de chant et la fait débuter vers 1910 au Petit Casino puis à la Pépinière sous le nom de Maryse Damia... - Mayol la remarque et l'engage aussitôt pour son Concert. Les débuts sont relativement lents mais, petit à petit, sa réputation de diseuse pas comme les autres se répand. - Durant la guerre de 14-18, elle chante au front puis elle rencontre Loie Fuller, avec qui elle part en tournée, qui lui enseigne la science des éclairages et de la lumière mais surtout celle de la mise en scène. - À son retour, le personnage de Damia est né. - Elle le conservera longtemps, jusqu'en 1956 où, à l'âge de 64 ans, elle remplit sa dernière salle, vêtue de son éternel fourreau noir dont Juliette Gréco s'inspirera. Son tour de chant ne variait pas beaucoup : Un seul projecteur annonçait sa venue. Le rideau s'entrouvrait et Damia paraissait ; jetait un coup d'œil dans la salle et entamait sa première chanson et son public était conquis. Les innombrables photos qu'on a prises d'elle nous la montre tragique, les épaules nues ou totalement recouvertes, bras compris, esquissant plus que faisant des gestes avec un visage aux yeux soit mi-clos, soit lancés vers le ciel mais toujours expressifs. Selon la chanson qu'elle interprète, elle danse, s'assied par terre, passe et repasse dans le rayon du projecteur braqué sur elle, ouvre ses bras. - Tout est choisi en fonction de ce qu'elle peut faire sur scène. Sa grande période va du début des années trente au début des années quarante. Où elle enregistre, coup sur coup, "C'est mon gigolo" (L. Casucci, A. Mauprey, J. Lenor), "Le grand frisé" (L. Daniderff, E. Ronn), "Tu m'oublieras" (J. Lenoir, H. Diamant Berger), "La chaîne" (L. Daniderff, E. Ronn), "La ginguette a fermé ses volets" (L. Montagné, C. Zimmer), "Sombre dimanche" (S. Erzso, J. Marèse, F.-E. Gonda) - que Georgius ne manqua pas de parodier avec son "Triste Lundi" - "Johnny Palmer" (C. Pingault, C. Webel), "Tout fout l'camp" (Juel, R. Asso)... Parallèlement à son activité scénique, elle tourne dans quelques films : C'est elle, la Marseillaise dans le Napoléon d'Abel Gance (en 1927) - Elle est de la distribution de Tu m'oublieras en 1930 et de Sola en 1931 sous la direction de H. Diamant-Berger. On la voit brièvement dans La tête d'un homme de Julien Duvivier en 1933 et dans Les perles de la couronne de Sacha Guitry (et de Christian-Jaque) en 1937 et on la revoit, vieillie, en 1956, en mendiante dans le cent soixantième remake de Notre-Dame de Paris, celui de Jean Delannoy en 1956 avec Gina Lollobrigida et Anthony Quinn. Damia s'éteint à 89 ans, dans sa résidence de Saint-Cloud le 30 janvier 1978.
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