Biographie

D'origine belge, elle est danseuse à la Monnaie de Bruxelles avant de se faire applaudir à Paris : en janvier 1901 par exemple, quand elle débute aux Folies-Bergère dans Napoli, Le Théâtre la juge « pire que belle ». Dotée d'un physique fascinant, d'une « beauté agressive » selon André Salmon (Souvenirs sans fin, 1955), mais de haute taille, elle doit pour cette raison interpréter parfois des rôles en travesti, tel « l'amant » qu'a joué avant elle... Marcel Vallée dans La Chair, avec Colette et Georges Wague dont Christine Kerf devient la partenaire attitrée. Cette pantomime a tant de succès qu'elle l'interprète en 1908 au Manhattan Opera de New York. Toujours avec Wague, Christine Kerf se distingue en 1910 à la Gaîté-Roche-chouart dans Bat' d'Af. La réputation acquise sur scène va lui valoir les honneurs du cinéma au début de 1912: elle joue Carmencita, belle brune au corps généreux, dans Le Collier de la danseuse de René Leprince. Au moment où sort ce film, en avril 1912, Christine Kerf est en train d'interpréter, au Moulin-Rouge, Olympe dans La Bête, mimodrame d'André de Lorde et Marsèle avec Wague et Gouget. Suit un autre film, signé Georges Monca : Le Feu vengeur. Pour Christine Kerf comme pour beaucoup d'autres, l'écran prolonge la scène et la caméra enregistre surtout ce que virent auparavant les spectateurs du théâtre. Christine Kerf est mariée au baryton (le l'Opéra-Comique Félix Vieuille. Elle-même a deux rois ro( tain,' de danser dans ce théâtre, en 1912 dans Les Petits riens puis en 1913 dans La Sultane (Djali) avec encore une fois Georges Wague. Au fil des années la pantomime perd la faveur du public. Alors qu'au lendemain de la guerre Wague reste une célébrité, Christine Kerf entre peu à peu dans l'ombre. Le ler janvier 1921 La Cinématographie française signale qu'elle assure la chronique du cinéma dans une revue mensuelle, La Voie sacrée. Elle réapparaît à l'écran en 1922 dans deux films « en relief » (procédé Parolini) où lui sont octroyés des rôles de composition : la fée Carabosse dans La Belle au bois dormant et Dame Marthe de Faust.