Henri Cogan
Biographie
Henri Ezigman, dit Henri Cogan, est un acteur et cascadeur français, né le 13 septembre 1914 à Paris 10e et mort le 23 septembre 2003 à Boulogne-Billancourt. Très tôt, il se passionne pour le sport. Il aimerait bien devenir boxeur, mais ses parents s’y opposent; il se tourne alors vers la lutte gréco-romaine. Á seize ans, il décroche déjà ses premiers titres en championnat. La montée de l’antisémitisme et l’invasion de la France par les troupes allemandes en 1940, empêche Henri Cogan d’exercer officiellement son métier d’éducateur sportif et de kinésithérapeute, mais poursuit malgré tout la lutte à haut niveau. Pendant l’occupation, il échappe de peu à une rafle, un de ses frères, une sœur et sa mère sont déportés et ne reviendront jamais des camps. Interdit de pratiquer son sport, il est obligé d’accepter toutes sortes de petits boulots. Plus tard, aux côtés de Jean Gabin, il est un engagé de la 2e DB du général Leclerc, et participe à toutes les campagnes de la division (notamment Koufra, Tripolitaine, libération de Paris, de Strasbourg). C'est pendant ses années de garnison et de vie militaire qu'il découvre la savate, et la lutte gréco-romaine, ce qui va plus tard influencer son envie de devenir lutteur lui-même après son retour à la vie civile en 1945. De même, conduisant des véhicules, en particulier la Jeep, il va être incité à découvrir l'univers des cascadeurs. À la libération, Henri Cogan abandonne la lutte pour se lancer dans le catch, très en vogue à l’époque. Il devient rapidement champion de France et, avec son ami Lino Ventura, il participe à de nombreuses tournées à travers le pays mais aussi en Europe. En mars 1950, lors d’un combat Henri casse une jambe à Lino, un malheur pour le catch mais une heureuse nouvelle pour le cinéma qui va faire de Lino Ventura une des ses plus grandes vedettes. Il fait lui aussi son arrivée dans le milieu cinématographique au début des années cinquante, d’abord comme cascadeur et conseiller dans un bon nombre de films policiers et d’action. Sa bonne gueule virile et son physique d’athlète sont ensuite vite mis à contribution pour jouer les faire-valoir dans plus de soixante productions pour le grand et le petit écran jusqu’à la fin des années quatre-vingts. On le voit beaucoup dans des rôles de truands ou de bagarreurs comme dans «Les chiffonniers d’Emmaüs» (1954) de Robert Darène, «Toute la ville accuse» (1955) avec Jean Marais, «Lemmy pour les dames» avec Eddie Constantine ou «Le pacha» (1967) avec Jean Gabin. Il apparaît dans des films en costumes dirigés par Bernard Borderie tels que: «Les trois mousquetaires» (1961) avec Mylène Demongeot, «Le chevalier de Pardaillan» (1962) avec Gérard Barray et «Merveilleuse Angélique» (1965) avec Michèle Mercier. Il travaille aussi en Allemagne, en Italie et en Angleterre, mais c’est sous la direction de son ami Georges Lautner qui l’emploie dans treize de ses films qu’il joue ses rôles les plus mémorables, notamment dans «Les tontons flingueur», en 1963, où il partage l’affiche avec Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier et Jean Lefebvre; «Il était une fois un flic» (1971) avec Michel Constantin et Mireille Darc; et «Joyeuses Pâques» (1984) avec Jean-Paul Belmondo et Sophie Marceau. Il termine sa carrière en coordonnant les cascades sur «L’invité surprise» (1988) avec Eric Blanc et Victor Lanoux.
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