Biographie

Charmant et drôle, comique et généreux Sid Ali Fernandel a commencé son aventure dans le quatrième art dans les années quarante, dans le sillage du grand maître du théâtre algérien Mahieddine Bachtarzi. Il a côtoyé les grands du quatrième art, comme l’illustre Rouiched. Il était un humoriste accompli, et ses œuvres scéniques sont là pour en témoigner. Né en mars 1923 à Zoudj Ayoun, à la Casbah d’Alger, au sein d’une famille modeste, cet élève de Rachid Ksentini était l’ami intime de Mustapha Skandrani et de Blaoui El-Houari. Il opta pour les planches malgré l’opposition de ses parents. Il quitta très tôt l’école (en deuxième année primaire) et rejoint les scouts. Débuta à dix-sept ans et joua dans de nombreux sketches d’un mordant algérois tels que «Le mariage moderne» et «Le mouton à quatre pattes». Avec beaucoup d'humour, il interpréta comme toujours, «Yema, marti ou ana» (Ma mère, ma femme et moi). Il interpréta, en outre, de nombreuses chansonnettes à caractère pédagogique comme «Balak min at-trig» (Attention à la route) et «Talaq bila zawadj». Il rejoint le maquis (Wilaya IV), en 1956, arrêté et interné dans un centre de torture, il réussit à s’en évader, grâce à ses dons de comédien, en jouant le rôle d’un gardien qui fait sortir les bidons d’ordures. Il se réfugie chez une parente puis gagne le Maroc, plus exactement El-Djadida, au sud de Casablanca. Il a été recruté comme agent de l’ordre à Rabat avant de rejoindre, par la suite, la troupe artistique du FLN. Après 1962, il regagne Alger, habite Saint-Eugène, 25 rue Carnot. Comédien professionnel à la RTA, payé au mois, il a été parallèlement l’un des principaux animateurs des Nuits bleues de Ramadhan, organisées à la salle El-Kettani à la fin des années 1960. Ce fils de Zenqat El-Karma, aimait, rire, manger et pêcher. Il fera plusieurs tournées avec l’orchestre de variétés de Blaoui El-Houari et Fatayet El-Andalous. Son dernier spectacle, avant son départ pour la France au début des années 1970, fut celui de la fête des oranges de Miliana. Marqué par la maladie irrémissible de ses deux jumelles, après de brefs séjours au pays, il meurt dans un coma diabétique loin de la scène, à Mont Vermeil, le jeudi 21 octobre 1977 et fut rapatrié dans son pays natal pour être inhumé au cimetière El-Kettar à Alger. (Source : Article de Sihem Oubraham depuis le quotidien El-Moudjahid https://www.elmoudjahid.dz/fr/culture/qui-se-souvient-de-sid-ali-fernandel-l-icone-de-la-comedie-algerienne-187362 )